"La Petite Mere au Rendez-vous des Champs Elifées, en Caracot avec un jupon garni de mouffeline rayée et un tabier de mouffeline des Indes à fleurs; Elle efs coëffée d'un chapeau à la Henri IV. garni de perles avec des glands."
Galerie des modes et costumes français:
La Petite mère au rendez-vous des Champs-Élysées.
Gravé par Étienne-Claude Voysard, d'après C.-L. Desrais.
H. 0,232 x L. 0,163.
Cette importante collection de figures de modes, publiée par livraisons, chez Esnauts et Rapilly, parut en 1778et 1779. Les six premiers fascicules sont des planches de coiffures, groupées à raison de quatre à la page: c'est que, explique l'avertissement, « les révolutions qu'éprouvait le costume des têtes françaises, lorsque cette Galerie a été entreprise paraissaient être le seul objet qui dût fixer la curiosité des personnes de l'un et de l'autre sexe » ; mais « la révolution s'étant tout à coup étendue aux autres parties de l'habillement français » , on élargit le cadre de l'ouvrage en vue d'y donner « une idée des modes en tout genre ». A partir du sixième cahier, la publication ne comprend que des planches de costumes, vendues coloriées ou non, et accompagnées d'un texte explicatif. Elles ont été gravées par E.-C. Voysard, Dupin et Le Beau, d'après Le Clerc et Desrais ; quelques-uns des costumes de théâtre, d'ailleurs médiocres, dus à J.-B. Martin, ont été gravés par lui-même ou par Gaillard.
Ce ne sont plus là, sauf exception, des scènes composées, comme dans le Monument du costume. Pourtant, les figures isolées sont représentées d'une manière assez ingénieuse et vivante, comme prises sur le vif, dans le train ordinaire de la vie: ici, c'est une modiste ou une couturière portant sa marchandise en ville, ou bien « une cuisinière nouvellement arrivée de province et qui commence à prendre les airs élégants de Paris » ; là., c'est une femme à sa toi- lette, une autre à la promenade, saluée par un petit maître; ailleurs, « un costumier essayant un corset à la mode », qui paraît inspiré de l'Essai du corset, ou une « Petite mère au rendez-vous des Champs-Élysées », qui semble jouer le prologue d'une comédie sur laquelle c'est en dire assez que de lui donner pour dénouement la Soirée des Thuileries. On y trouve même un Voltaire couronné par Mlle Vestris qui ne laisse pas d'être assez imprévu dans ce recueil.
Quant à la femme en « polonaise courante », qui relève sa jarretière « en montrant sa belle jambe », il faudrait pouvoir reproduire tout au long la notice descriptive de son costume, tant elle est rédigée de pittoresque façon. Il suffira de faire remarquer qu'elle est coiffée d'un
« chapeau en tambour de basque », dénommé depuis cette gravure « Chapeau à la belle iambe ».