Thomassin Henri Simon

THOMASSIN Henri Simon (1687-1741)
Fils d'un bon graveur de Troyes, Simon Thomassin (1638-1722), Henry Simon naquit le 25 février 1687, à Paris, où son père était venu s'installer et où il s'était allié à la famille des libraires et graveurs Giffart. Il fut formé dans l'atelier paternel, puis par Bernard Picart qu'il accompagna en Hollande, quand celui-ci alla, en 1710, y fonder un atelier et un commerce d'estampes. Revenu à Paris deux ans plus tard, il se trouva en pleine possession de son talent au moment où Crozat recrutait des collaborateurs pour son Recueil. Thomassin le fils eut donc à travailler d'après les maîtres italiens ; il grava aussi des artistes du XVIIe siècle (Le Brun, Mignard, Jouvenet, entre autres); enfin, il interpréta avec beaucoup de bonheur Watteau et plusieurs peintres de son époque: La Fosse, L. de Boullongne, Coypel, Lancret, J. F. de Troy, etc. Pour Watteau, en particulier, c'est Thomassin le fils qui a terminé au burin les Figures de modes et Recrue allant joindre le régiment, dont le maître avait lui-même gravé le trait d'eau-forte. Bien qu'il l'ait fait avec beaucoup de tact et d'adresse, on jugera mieux de sa manière «libre et pittoresque», comme la qualifie très justement Lévesque dans le Dictionnaire des arts de Watelet, d'après les traductions de Watteau dont il est l'unique auteur: «Coquettes, qui pour voir galans au rendez-vous...», «Sous un habit de Mezetin...» et surtout «Voulez-vous triompher des belles...». Agréé à l'Académie le 29 juillet 1724, académicien le 27 novembre 1728, Henri Simon Thomassin est mort au Louvre le 1er janvier 1741.

THOMASSIN Henri Simon
(1687-1741)

Fils d'un bon graveur de Troyes, Simon Thomassin (1638-1722), Henry Simon naquit le 25 février 1687, à Paris, où son père était venu s'installer et où il s'était allié à la famille des libraires et graveurs Giffart. Il fut formé dans l'atelier paternel, puis par Bernard Picart qu'il accompagna en Hollande, quand celui-ci alla, en 1710, y fonder un atelier et un commerce d'estampes.
Revenu à Paris deux ans plus tard, il se trouva en pleine possession de son talent au moment où Crozat recrutait des collaborateurs pour son Recueil. Thomassin le fils eut donc à travailler d'après les maîtres italiens ; il grava aussi des artistes du XVIIe siècle (Le Brun, Mignard, Jouvenet, entre autres); enfin, il interpréta avec beaucoup de bonheur Watteau et plusieurs peintres de son époque: La Fosse, L. de Boullongne, Coypel, Lancret, J. F. de Troy, etc. Pour Watteau, en particulier, c'est Thomassin le fils qui a terminé au burin les Figures de modes et Recrue allant joindre le régiment, dont le maître avait lui-même gravé le trait d'eau-forte. Bien qu'il l'ait fait avec beaucoup de tact et d'adresse, on jugera mieux de sa manière «libre et pittoresque», comme la qualifie très justement Lévesque dans le Dictionnaire des arts de Watelet, d'après les traductions de Watteau dont il est l'unique auteur: «Coquettes, qui pour voir galans au rendez-vous...», «Sous un habit de Mezetin...» et surtout «Voulez-vous triompher des belles...».
Agréé à l'Académie le 29 juillet 1724, académicien le 27 novembre 1728, Henri Simon Thomassin est mort au Louvre le 1er janvier 1741.

	« Voulez-vous triompher des belles... ». Gravé par Henry-Simon Tomassin. H. 0,355 x L. 0,26 I. E. Dacier et A. Vuaflart, n° 84.
L'estampe, dédiée par son auteur au Cte de Caylus, porte la date de 1725. Elle n'a pas de titre, et on la désigne par le premier des vers gravés dans la marge inférieure; les catalogues du XVllIe siècle lui donnent quelquefois le titre d'Arlequin conteur de fleurettes. La peinture originale est aujourd'hui dans la gale rie Wallace, à Londres. Cette composition est comme un moyen terme entre la pure scène de théâtre et la fête galante. Au groupe principal d'Arlequin, étendu à terre et contant fleurette à Colombine avec force gestes, qui est évidemment un souvenir direct d'une scène du Théâtre Italien, s'ajoute un groupe d'hommes et de femmes visible à l'arrière-plan et formant un sujet à part, une «conversation galante», directement empruntée à la vie. Watteau juxtapose ces deux éléments avec la plus grande liberté, la franchise la plus ingénue, et c'est toujours un sujet d'étonnement que ces éléments non seulement ne fassent point disparate, mais qu'il soit besoin d'un effort de l'esprit pour les considérer isolément.

« Voulez-vous triompher des belles... ».
Gravé par Henry-Simon Tomassin.
H. 0,355 x L. 0,26 I.
E. Dacier et A. Vuaflart, n° 84.

L'estampe, dédiée par son auteur au Cte de Caylus, porte la date de 1725. Elle n'a pas de titre, et on la désigne par le premier des vers gravés dans la marge inférieure; les catalogues du XVllIe siècle lui donnent quelquefois le titre d'Arlequin conteur de fleurettes.
La peinture originale est aujourd'hui dans la gale rie Wallace, à Londres.
Cette composition est comme un moyen terme entre la pure scène de théâtre et la fête galante. Au groupe principal d'Arlequin, étendu à terre et contant fleurette à Colombine avec force gestes, qui est évidemment un souvenir direct d'une scène du Théâtre Italien, s'ajoute un groupe d'hommes et de femmes visible à l'arrière-plan et formant un sujet à part, une «conversation galante», directement empruntée à la vie. Watteau juxtapose ces deux éléments avec la plus grande liberté, la franchise la plus ingénue, et c'est toujours un sujet d'étonnement que ces éléments non seulement ne fassent point disparate, mais qu'il soit besoin d'un effort de l'esprit pour les considérer isolément.