SAINT-AUBIN   Augustin De
(1736-1807)

Un des quinze enfants de Germain de Saint-Aubin, brodeur du Roi, Augustin naquit à Paris le 3 juin 1736 et reçut de son frère Gabriel les premières leçons de dessin. Fessard l'initia à la gravure et Gravelot lui fournit la première occasion de se distinguer en lui donnant des vignettes à reproduire. En même temps, il grave ses propres dessins, en particulier de charmantes Figures de modes (1760), la même année où Courtois reproduit ses deux pendants: Tableau des portraits a la mode et la Promenade des remparts de Paris.
Peu après, avec son camarade Tilliard qu'il avait connu chez Fessard, il donne les deux petites suites Mes gens ou les Commissionnaires ultramontains et les Jeux des petits polissons de Paris; Puis il arrive à dégager sa manière en se perfectionnant sous la direction de Laurent Cars, qui exerce sur lui une influence décisive, visible dès 1765 (Vertumne et Pomone, d'après Boucher); et dès lors, il est un des plus estimés et des plus achalandés graveurs de son temps. Sa production est énorme et d'une tenue vraiment exceptionnelle.
Pourtant, bien que le catalogue dressé par E. Bocher n'inscrive pas moins de 1.200 pièces à l'actif d'Augustin de Saint-Aubin, cet artiste a peu de titres à figurer ici, tout au moins comme graveur: il a surtout reproduit des portraits (et c'est là réellement où il triomphe) et des vignettes de toutes sortes, en particulier d'après Cochin. Pour les estampes, et singulièrement les estampes de meurs, elles sont la petite partie de son oeuvre, et quand on aura cité l'Inauguration de la statue de Louis XV, d'après Gravelot et l'Amour a l'espagnole d'après Le Prince (encore, la pièce que Saint-Aubin avait préparée à l'eau-forte a-t-elle été terminée par Pruneau), on ne trouve guère à y ajouter que les deux délicieux pendants «Au moins soyez discret..» et «Comptez sur mes serments», où il s'est gravé lui-même à la perfection.
Agréé le 25 mai 1771, il ne trouva jamais le temps d'achever ses morceaux de réception. Ruiné par la Révolution, privé de l'atelier qu'il occupait depuis 1777 comme graveur de la Bibliothèque du Roi, Augustin de Saint-Aubin connut alors des jours extrêmement pénibles; grâce à des commandes de portraits faites par Renouard et à divers autres travaux, de plus en plus rares, il vécut difficilement ses dernières années et mourut à Paris le 9 novembre 1807.
Il avait formé de nombreux élèves, dont Duclos (qui a si heureusement gravé son Bal paré et son Concert, Biot, Ancelin, Sergent, Pruneau, Dupin fils, etc.


Mme de Pompadour
Avec des traits si doux, l'amour en la formant, …
Dessiné par C. Cochin; gravé par
Aug. St-Aubin 1764.
H. 0,175 x L. 0,121.
 2e état.   Jombert, n° 320 (84) et E. Hocher,
A. de Saint-Aubin,
n° 130.

La gravure date de l'année même de la mort de Mme de Pompadour, mais le « crayon » fut dessiné au temps de sa plus grande faveur, vers 1752.
Et peut-être fallait-il toute la délicatesse de touche d'Augustin de Saint-Aubin pour bien rendre la beauté piquante et spirituelle du modèle ?
Mme de Pompadour a tous les titres pour que son image figure dans une étude sur la gravure: elle a aimé cet art, elle l'a protégé, et elle-même, sousla direction de Boucher et de Cochin, a gravé soixante-trois planches.


 

 

La baronne de Rebecque.

Dernière heure de la baronne de Rebecque...

A. de St.-A. sc. aq. forti .
H. 0,183 x L. 0,183.
3e état.   E. Bocher, A. de Saint-Aubin, n° 232.

Ce charmant portrait d'une jeune mourante s'oppose, dans sa note triste et douloureuse, aux portraits des fraîches et pimpantes Parisiennes dont nul, mieux qu'Augustin de Saint-Aubin, ne sut traduire la grâce et l'éclat.

 

 

 


Mme de Nettine.
Mme de Nettine.
Bernard p. ; La Live sc. (1763).
H. 0,327 x L. O,218.
Épreuve avant toute lettre.   E. Bocher,
A. de Saint- Aubin,
n° 131.

Mme de Nettine (Barbe-Louise de Stoupy) fut mariée, en 1734, au banquier de l'impératrice Marie-Thérèse à Bruxelles.
C'est par erreur que sur l'épreuve du Cabinet des Estampes, le nom a été écrit « Letine ».
L'état avec la lettre est encadré et porte ces petits vers :

Tendre, sensible, heureuse mère,
Vous seriez un modèle unique en sentiments
Si l'on ne retrouvait le même caractère
Dans le cœur de tous vos enfants.
Ses enfants, c'étaient quatre filles. L'aînée fut mariée à M. de La Borde et la seconde à M. de La Live de Jully, le signataire de la gravure ici reproduite. Comme cet amateur était l'élève d'Augustin de Saint-Aubin, il ne fait de doute pour aucun connaisseur que le véritable auteur de la planche soit le maître. Ce portrait serait même le chef-d’œuvre du plus jeune des Saint-Aubin.
La peinture originale était l'œuvre du peintre Bernard, artiste qui paraît inconnu aux biographes.

Adrienne-Sophie, marquise de

Adrienne Sophie, marquise de
.

Aug. de Saint-Aubin del. et sculp. (1779).
H. 0,155 x L. 0,133.
3e état.   E. Bocher,
A. de Saint- Aubin,
n° 173.

Le portrait de cette jolie femme fut exposé au Salon de 1779.
Quelle est cette marquise ?
Bien des hypothèses ont été émises à son sujet. Les uns ont voulu y voir la propre femme du graveur; d'autres la comtesse de Bouf Hers. M. Gaston Scheffer l'a identifiée avec Charlotte-Jeanne Béraud de La Haye de Riou, marquise de Montesson, qui épousa en 1773 le duc d'Orléans. Cependant la différence des prénoms laisse subsister quelque doute et autorise de nouvelles recherches.


«Au moins, soyez discret... ».   
« Comptez sur mes serments! »

Gravé par lui-même.  Chaque pièce: H. 0,335 x L. 0.246.
E. Bocher, A. de Saint-Aubin, nos 406-407.

Ces deux charmantes estampes, dessinées et gravées par Augustin de Saint-Aubin, furent annoncées au Mercure d'avril 1789; elles se vendaient 6 livres les deux. Ce sont elles qui figurèrent au Salon de la même année sous la désignation suivante: « Deux demi-figures dans des ovales et faisant pendant, dessinées et gravées par l'auteur ».
Le dessin de « Au moins soyez discret...», mine de plomb légèrement rehaussée de pastel, après avoir fait partie de la collection des Goncourt, est au Louvre. Depuis les Goncourt, il passe pour être le portrait de Louise-Nicole Godeau, que Saint-Aubin avait épousée le 27 novembre 1764, alors qu'elle était âgée de 22 ans. Elle avait donc 45 ans en 1789: les Goncourt ont oublié ce détail quand ils ont imaginé cette aimable identification.
Et, comme on pouvait le prévoir, l'identification proposée pour la femme a été adoptée pour le jeune et séduisant cavalier qui lui donne la réplique: on a voulu voir dans l'homme de « Comptez sur mes serments ! » un portrait d'Augustin de Saint-Aubin lui-même. Il avait 53 ans en 1789.
Pour que ces deux pendants soient considérés comme les portraits de l'artiste et de sa femme, il faudrait admettre, après tout, ce n'est pas impossible, que les dessins étaient de beaucoup antérieurs en date à leur traduction par la gravure.



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