Gravé au pointillé par N.-F. Regnault.
H. 0,357 x I. 0,461. 1er état avant toute lettre, avec le nom du graveur écrit à la pointe.
Portalis, n° 25.
N.-F. Regnault, spécialiste de la gravure au pointillé, qui avait déjà reproduit la Fontaine d'amour de Fragonard (1785), annonça, au Mercure du 14 juin 1788, la mise en vente d'une nouvelle estampe d'après le même peintre, le Baiser a la dérobée, au prix de 12 livres.
C'est un spécimen accompli du procédé et une réussite particulièrement heureuse de l'artiste. Mais il est singulier de voir l'habile auteur de cette pièce, traitée au pointillé, c'est-à-dire par cela même forcément un peu molle de dessin, ajouter à son annonce du Mercure la remarque suivante: « Cette estampe, qui fait pendant au Verrou, est gravée avec soin et d'un effet agréable ». Or, te Verrou, comme on le verra ci-après, gravé en 1784 par BIot, et qui aura pour véritable pendant le Contrat du même artiste (1792), est un exemple topique de la gravure au burin dans ce qu'elle a de plus sec et de plus rigoureux, exactement le contraire de la technique enveloppée et fondue qui caractérise le pointillé. Preuve nouvelle de ce qui a été dit à plusieurs reprises touchant la facilité avec laquelle les auteurs et les éditeurs d'estampes du XVIIIe siècle associaient leurs pendants.