OUDRY  Jean Baptiste
(1686-1755)

Celui qui fut, avec Desportes, le grand peintre animalier du XVIIIe siècle, en même temps qu'un portraitiste et un décorateur de premier ordre, possède aussi des titres incontestables à se voir reproduit ici, comme peintre de genre. A vrai dire, il a gravé lui-même les compositions qui relèvent de notre sujet et devrait en bonne logique figurer parmi les peintres graveurs. Mais comment ne pas faire place, non loin d'un spécimen de la suite gravée d'après les épisodes du Roman comique peints par Pater, à un spécimen de cette autre suite dans laquelle Oudry s'est inspiré de l'ouvrage de Scarron ? On a dit plus haut par quelles qualités de verve, ces planches se distinguent de celles, plus élégantes peut-être, mais moins vivantes et moins gaies, moins conformes en tout cas à l'esprit du livre, dont on a les gravures d'après Pater. Quand les dessins originaux d'Oudry ont été traduits par lui-même, ce qui n'est pas le cas pour les dernières pièces parues, et surtout quand la suite se présente dans l'état d'eau-forte tel qu'Oudry l'a gravé et avant de fâcheuses reprises au burin, la supériorité de ces estampes sur celles de Pater, toutes charmantes que soient celles-ci, est incontestable.
Oudry a gravé aussi des animaux, des scènes de chasse, des natures mortes; et ici encore, il l'emporte sur les artistes qui l'ont reproduit (Joullain, Le Bas, etc.).
Rappelons que J. B. Oudry, né à Paris le 17 mars 1686, agréé comme peintre le 26 juin 1717 et reçu académicien le 25 février 1719, mourut le 30 avril 1755, à Beauvais, où il dirigeait la Manufacture royale de tapisseries.




 Le Roman comique:
Renouvellement du combat dans le tripot.

Gravé par lui-même.
H. 0,327 x L. 0,438.
État d'eau-forte pure.  J. Locquin, n° 1227- 1255.

Le dessin, signé et daté de 1727, est au musée du Louvre.
A côté de la suite du Roman comique, gravée de 1732 à 1740, en seize planches d'après Pater, il faut placer les estampes dans lesquelles Oudry a interprété ses propres dessins d'après le même sujet.
Cette suite, qui devait comprendre 38 compositions (28 en hauteur et 10 en largeur), fut proposée au public par souscription, dans le Mercure du mois d'août 1727, au prix de 40 livres. Dans cette annonce, Oudry fait savoir qu'il s'est inspiré des scènes du roman lui-même, et non pas des histoires détachées qu'on y trouve intercalées. Il offre aux curieux de venir chez lui, au Château des Tuileries, dans la Cour des Princes, où il est logé, voir les dessins avant qu'il ne les confie aux cc plus excellents graveurs » qu'il a pu trouver; et, après avoir prévenu qu'il lui sera impossible de livrer les estampes avant le courant de l'année 1729 (en fait, les dernières parues ne furent distribuées qu'en 1737), il publie la liste des 38 sujets choisis.
Les six premières pièces sont annoncées au Mercure de janvier 1729: on les donne comme gravées par Oudry lui-même; elles sont mises en vente chez l'auteur et chez les marchands Duchange et Chereau.
Au mois de janvier 1736, on apprend encore par le Mercure que onze estampes ont déjà paru et que l'auteur, interrompu dans sa publication par les grands travaux qu'il a faits pour le roi, a cédé à G. Huquier non seulement les planches terminées, mais le privilège qu'il avait obtenu pour celles restant à paraître. A cette date de janvier 1736, Huquier met en vente cinq pièces nouvelles, qu'il dit gravées par différents artistes, sans autre détail: il est vrai- semblable que le graveur-éditeur mit lui-même la main à ces planches et acheva, ou fit achever sous sa direction, pour leur plus grand dommage, les eaux- fortes préparées par Oudry.
En avril 1736, quatre pièces encore sont mises au jour et annoncées par Huquier, et en mai 1737, six autres: on continue à graver cette suite, dit le Mer- cure, « il yen a à présent 26 morceaux ». Il semble que ce soit tout ce qui a paru.
Les préparations à l'eau-forte des estampes d'Oudry pour le Roman comique sont excellentes: elles ont gardé toute la verve et tout l'éclat des dessins originaux, qualités qui n'ont pas été conservées lors de leur achèvement, si bien que la plupart des gravures terminées sont nettement inférieures à leurs premiers états.
En tout cas, même en tenant compte de la médiocre valeur de certaines des planches terminées, ces compositions adroitement mises en pages, pleines de mouvement et de gaieté, sont beaucoup plus près de, l'esprit du Roman comique que celles de Pater, traitées souvent d'après les mêmes scènes, avec une recherche d'élégance encore exagérée par l'aspect brillant des gravures et beaucoup moins accordée au sujet que la verve un peu grosse de J.-B. Oudry.
Cette suite, qui compte réellement dans l'œuvre de l'artiste, ne paraît pas avoir été appréciée par son biographe, l'abbé Gougenot: dans l'éloge d'Oudry qu'il prononça à l'Académie de peinture en 1761, l'abbé Gougenot, qui, d'ailleurs, parle très brièvement des talents d'Oudry comme graveur, ne donne pas même une ligne au Roman comique.

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