LAUNAY Nicolas Delaunay, ou De (1739-1792) |
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Voici le maître qui peut être considéré comme le graveur le plus représentatif de la deuxième moitié du siècle; moins discret que Cochin le père et sans doute moins habile à varier son métier selon les artistes qu'il interprétait, mais admirable de liberté, de légèreté et de fraîcheur, coloriste quand il le faut, luministe toujours, Nicolas de Launay était bien l'interprète idéal qu'on devait souhaiter à Baudouin, à Lavreince et à Fragonard, pour leurs charmantes compositions galantes ou familières. |
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Le Petit jour. |
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Annoncée au Mercure du 1er janvier 1780 par N. de Launay lui-même, en même temps que la Bonne mère de Fragonard, sans détail ni prix, cette grande pièce est certainement la meilleure de toutes les estampes gravées d'après Freudeberg. A l'époque où elle parut, l'auteur du dessin original était, depuis sept ans, rentré en Suisse, son pays natal; mais, après son départ, on avait continué de graver celles de ses œuvres dont les originaux se trouvaient dans les collections parisiennes. |
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L'Heureux moment. La Consolation de l'absence. |
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L'Heureux moment, gravé d'après une gouache, parut en 1777. Le Mercure de la deuxième quinzaine d'octobre l'annonce, au prix de 3 livres: « L'Heureux moment est pour un amant qui est aux pieds de sa maîtresse et qui semble lire son bonheur dans ses yeux. Cette composition est agréable et faite pour plaire ». D'après le Journal de Paris du 5 octobre, cette estampe est « dans le genre connu de M. Baudouin » et gravée « avec toute la gentillesse du sujet, s'il est permis de s'exprimer ainsi » ; le même journal ajoute qu'elle fait suite à celles déjà connues d'après lavreince et Baudouin, intitulées: Les Soins tardifs, le Carquois épuisé et la Complaisance maternelle, toutes pièces de même grandeur. |
Les Hasards heureux de l'escarpolette. |
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Belle et célèbre estampe, célèbre à tous égards, c'est-à-dire autant par ses qualités intrinsèques que par la réputation de la peinture originale, véritable « tableau de réception » de Fragonard dans l'art galant, comme l'a appelée M. P. de Nolhac. |
Les Beignets. Dites donc: S'il vous plaît ! Gravé par Nicolas De Launay. Dimensions respectives: H. 0,268 x L. 0,305; H. 0,270 x L. 0,306. Pour la première de ces planches, nous reproduisons le 3e état; à partir du 4e, le mot Baignets sera corrigé en Beignets. Portalis, nos 19 et 60. |
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N. de Launay a gravé délicieusement toute une série de scènes familiales de Fragonard. Voici deux des plus agréables et des plus réussies de ces estampes, dont on connaît l'heureuse présentation: un même encadrement architectonique, gracieusement décoré de guirlandes de fleurs et de fruits chaque fois renouvelées, laisse voir la composition par une ouverture ovale en largeur, lui donnant ainsi plus de profondeur ; la tablette inférieure porte le titre, gravé en caractères élégants et variés, de part et d'autre des armes de la personne de distinction à qui la pièce est dédiée. |
Le Chiffre d'amour. Gravé par Nicolas De Launay. H. 0,367 x L. 0,275 (y compris l'encadrement). Portalis, n° 42. |
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La peinture, aujourd'hui dans la Galerie Wallace, est signée, mais non datée. |