FRANÇOIS    Jean Charles
(1717-1769)

On a vu plus haut, à propos de Gilles Demarteau, quelle rivalité s'était élevée entre cet artiste et François touchant l'invention, ou plutôt la rénovation et la mise en pratique de la gravure dite «en manière de crayon» , et ce qu'il fallait penser de leurs titres respectifs en la matière.
François était né à Nancy le 4 mai 1717; il se forma seul et travailla à Dijon, puis à Lyon, cherchant de bonne heure un procédé qui permît de reproduire en fac similé les dessins au crayon. D'après une lettre de lui à Savérien, il obtint un premier résultat en 1740, mais qui ne le satisfit pas; en 1753, il avait amélioré son invention; en 1756-1757, la trouvant au point, il la soumit au Marquis de Marigny et à l'Académie de peinture. Par une lettre de Cochin à Marigny, l'Académie fit connaître son avis favorable à la pension du Roi sollicitée par l'artiste (1758). A cette époque également, François faisait des essais de gravure au lavis; l'un d'eux, d'après un projet de Boucher pour un plafond, signé et daté 1758, est une parfaite réussite, bien supérieur même aux gravures en manière de crayon qu'il exécuta d'après Eisen, C. Vanloo, Vien, Boucher et d'après des dessins de sa femme, née Marie Fredou, gravures représentant des allégories, des portraits, des paysages, des adresses, des études destinées à l'enseignement du dessin, toutes choses qui ont rarement le caractère achevé et définitif des oeuvres de Gilles Demarteau.
François mourut le 21 mars 1769. Sa pension fut alors attribuée à son rival qui, s'il n'a sans doute pas été le premier à retrouver le procédé de gravure en manière de crayon, s'est certainement montré le mieux doué comme artiste et a su exploiter ce filon de la plus heureuse et de la plus féconde manière.


L'Amour , projet de plafond.
Gravé en manière de lavis, par J.-C. François.
H. 0,265 x L. 0.224 (au trait carré d'encadrement).

Les dessins de Boucher contribuèrent pour le moins autant que ses tableaux à sa popularité. Il était de bon air d'en avoir, et tout le monde en voulut. « Et comme Boucher était un homme heureux en toute chose, il arrivait, au beau milieu de cet engouement pour ses dessins, qu'un graveur trouvait un procédé pour les graver en manière de crayon: Demarteau, pas ses étonnants facsimilés, les faisait circuler dans toutes les mains » (E. et J. de Goncourt, l'Art du XVIIIe siècle.).
Comme c'est le cas à l'origine de toutes les inventions, deux artistes, le Nancéien François et le Liégeois, devenu Parisien, Gilles Demarteau, se disputèrent l'honneur d'avoir trouvé la gravure en manière de crayon. Il semble bien aujourd'hui que le véritable inventeur, ou plutôt le rénovateur, car le procédé était connu avant lui, fut François, à qui, du reste, le Marquis de Marigny fit de ce chef accorder une pension par le roi. Toutefois, Demarteau est incontestablement celui qui porta le procédé à son plus haut point de perfection et qui le vulgarisa par un œuvre considérable. Les deux planches représentant des Baigneuses sont de bons spécimens de ces œuvrettes agréables, mais souvent sans caractère, reproduites « en série » par Demarteau. La grande page de nu, gravée d'après un dessin de la collection Blondel d'Azincourt, est une étude pour les deux Naïades et le Triton que l'on voit au premier plan, à droite, dans le Lever du soleil, peinture exposée par Boucher au Salon de 1753, reproduite en tapisserie par les Gobelins et aujourd'hui conservée à la Galerie Wallace.
Nous donnons aussi deux « pendants » gravés de la même façon d'après Boucher par Louis-Marin Bonnet. Cet artiste prétendit aussi avoir inventé le procédé de gravure en manière de crayon; mais les premiers essais de François (1740) sont antérieurs à la naissance de Bonnet (1743), à qui l'on doit, par contre, la gravure en manière de pastel, dérivée de la manière de crayon.
Le même François avait trouvé un procédé de gravure au lavis; dont le Projet de plafond, d'après Boucher, est un spécimen, on peut dire, accompli, offrant en outre l'intérêt d'être daté par une inscription de l'artiste : Mars 1758, soit dix ans avant que J.-B. Le Prince, à son retour de Russie, inventât un procédé analogue.

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