La Promenade des remparts est datée de 1760. Cette pièce et son pendant sont annoncés au Mercure de juillet 1761.
Les Goncourt signalent, de la première composition, un croquis, alors dans la collection Destailleur, et un dessin que certains détails permettent de considérer comme exécuté certainement en vue de la gravure et qui se trouvait dans la collection La Béraudière.
La deuxième a été gravée deux fois. Dans l'œuvre d'Augustin de Saint-Aubin, constitué et annoté par lui pour la Bibliothèque du Roi et conservé au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale, une première gravure porte cette note: « Cette planche n'a point servi et a été recommencée par Courtois ». Elle offre de notables variantes avec la planche définitive: le premier plan n'a pas changé ; mais, à gauche, la parade a été rapprochée, les maisons font une fuite plus allongée, le grand arbre a été enlevé et reporté un peu plus à droite, ou, détail caractéristique, les voitures et les figures, au lieu de se détacher sur un fond clair de lointains et de ciel, s'enlèvent sur un pan du muraille percé d'une haute porte. Ces changements ont amélioré l'œuvre, mais sans pouvoir faire du Tableau des portraits une composition aussi agréablement et joliment animée que la Promenade des remparts.
Ces deux amusantes et vivantes revues des boulevards avec leurs cafés, leurs parades de saltimbanques, leur défilé de voitures et tout leur monde de promeneurs, sont des œuvres de jeunesse de l'auteur; il avait alors 24 ans. C'est le temps ou il subit manifestement l'influence de son frère Gabriel, lequel, féru des scènes populaires et des aspects de Paris, comme on l'a vu par ses gravures, peint, la même année 1760, une Parade des boulevards, aujourd'hui à la Galerie nationale de Londres et gravée par Duclos.; c'est le temps ou les .deux frères recherchent ensemble les mêmes modèles sur cette « promenade vaste, magnifique, commode », dont Sébastien Mercier, dans son Tableau de Paris, écrit qu'elle ceint, pour ainsi dire, la ville: « Elle est de plus ouverte à tous les états et infiniment peuplée de tout ce qui peut la rendre agréable et récréative: on s'y promène à pied, à cheval, en cabriolet; et l'on peut placer les boulevards à côté de ce qu'il y a de plus beau à Paris » .