CAYLUS Le Comte De (1692-1765) |
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Anne-Claude-Philippe de Tubières-Grimoard de Pestel de Lévis, comte de Caylus, naquit à Paris le 3 l octobre 1692. Tour à tour soldat, voyageur, auteur d'écrits badins, dessinateur et graveur, archéologue et académicien, en relation avec un grand nombre d'artistes et d'amateurs, collectionneur lui-même, mêlé de près à l'évolution des doctrines d'art du XVllle siècle, ayant commencé par être l'ami de Watteau pour finir dans le personnage d'un néo-classique, c'est vraiment une curieuse et attachante figure que celle de ce gentilhomme artiste et lettré. Il était remarquablement doué pour le dessin et la gravure, et les quatre gros volumes remplis de ses estampes, conservés à la Bibliothèque nationale, montrent à quel point sa curiosité fut diverse, comment son goût pour les maîtres anciens (Titien, Véronèse, les Carrahe, Guerchin, Itembrandt, etc.) ne l'empêchait pas d'apprécier les mérites de ses contemporains (Watteau, Gillot, Coypel, Bouchardon, etc.), comment enfin, s'appliquant de préférence à traduire les dessins, il a su exprimer par un trait d'eau-forte volontairement cursif les caractères distinctifs des oeuvres qu'il reproduisait. En vérité, Lévesque a été bien sévère quand il a dit de Caylus, dans le Dictionnaire des arts de Watelet, qu'il avait gravé «avec plus de zèle que de talent». Le malheur est que beaucoup de ses eaux-fortes ont été reprises et terminées au burin par des professionnels de son temps (par exemple, celles des Cris de Paris, d'après Bouchardon, retouchées par E. Fessard,), ce qui les a toujours alourdies et quelquefois complètement gâtées. |
à Racomoder les vieux sceaux les vieux soufflets. |
Mon bel oeillet. |
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«A racomoder les vieux sceaux...» « Mon bel œillet ». Gravé d'après E. Bouchardon, par le Cte De Caylus et terminé par Étienne Fessard. Dimensions respectives: H. 0,222 x L. 0,170 ; H. 0,227 x L. 0,185. |
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Caylus avait gravé à l'eau-forte toute une série de dessins dans lesquels son ami le sculpteur Bouchardon s'était complaisamment amusé à représenter quelques types de la rue. Les cuivres passèrent entre les mains de Fessard, qui les termina au burin et en tira des épreuves qu'il mit en vente en cinq suites de douze figures chacune. |