BONNET  Louis Marin

Ce graveur et éditeur d'estampes, né à Paris en 1743 et mort en 1793, commença par aller travailler à Saint-Pétersbourg, revint bientôt à Paris et, grâce aux procédés de la gravure en manière de crayon (il a prétendu à tort en être l'inventeur) et en manière de pastel, il prit une place de premier plan dans le monde du commerce de l'estampe. De l'atelier qu'il dirigeait, sortirent d'innombrables pièces, exécutées surtout d'après les dessins rehaussés ou les aquarelles de Boucher de Le Prince, de J .-B. Huet, de Baudouin, de Lagrenée, etc., dont il a parfois très joliment fac-similé les couleurs légères et délicates.
Un catalogue de sa production, publié par lui-même en 1780 et, sans doute bien loin d'être complet, énumère 1054 pièces: on y trouve des portraits (Mme Du Barry , Marie-Antoinette dauphine), de grandes têtes de femmes en manière de pastel, des études de nu, des sujets mythologiques ou galants, surtout d'après Boucher, les uns en blanc et noir, les autres en sanguine, d'autres aux quatre crayons et tirés sur papier bleuté ou bistré, ce qui complète l'illusion. Encore une fois, la production de Bonnet est immense, et le fait que beaucoup de ses estampes portent l'inscription Bonnet direxit permet de se rendre un compte exact du rôle que l'artiste a joué dans leur mise au jour.


Mme Baudouin.

Gravée par Bonnet d'après Boucher.   
Gravure en manière de pastel.
H. 0,395 x L. 0,310.
7e état.    Épreuve de la collection Henri Beraldi.

En dépit du titre de Tête de Flore qu'on lui donne généralement, cette tête allégorique est un véritable portrait. On a voulu y voir celui de Mme de Pompadour, puis celui de la femme du peintre Deshays, fille aînée de Boucher. Mais des considérations d'âges et de dates ont conduit à penser qu'il s'agissait de la seconde fille de Boucher, mariée au peintre Baudouin.
Le pastel original est au Louvre. Il date de 1757. L'estampe est le plus joli et le mieux réussi des portraits en couleurs de l'œuvre de Bonnet. Elle est très rare. Il existe un manuscrit, conservé à la Bibliothèque de l'Arsenal et intitulé: le Pastel en gravure, inventé et exécuté par Louis Bonnet en 1769, qui contient la suite complète des huit états de cette planche.


L'amitié réciproque.

Retour des champs.

 L'Amitié réciproque. 
 Retour des champs.


Gravé en manière de crayon par Louis-Marin Bonnet.
H. 0,229 x L. 0,184 (sans les traits d'encadrement).

Les dessins de Boucher contribuèrent pour le moins autant que ses tableaux à sa popularité. Il était de bon air d'en avoir, et tout le monde en voulut. « Et comme Boucher était un homme heureux en toute chose, il arrivait, au beau milieu de cet engouement pour ses dessins, qu'un graveur trouvait un procédé pour les graver en manière de crayon: Demarteau, pas ses étonnants facsimilés, les faisait circuler dans toutes les mains » (E. et J. de Goncourt, l'Art du XVIIIe siècle.).
Comme c'est le cas à l'origine de toutes les inventions, deux artistes, le Nancéien François et le Liégeois, devenu Parisien, Gilles Demarteau, se disputèrent l'honneur d'avoir trouvé la gravure en manière de crayon. Il semble bien aujourd'hui que le véritable inventeur, ou plutôt le rénovateur, car le procédé était connu avant lui, fut François, à qui, du reste, le Marquis de Marigny fit de ce chef accorder une pension par le roi. Toutefois, Demarteau est incontestablement celui qui porta le procédé à son plus haut point de perfection et qui le vulgarisa par un œuvre considérable. Les deux planches représentant des Baigneuses sont de bons spécimens de ces œuvrettes agréables, mais souvent sans caractère, reproduites « en série » par Demarteau. La grande page de nu, gravée d'après un dessin de la collection Blondel d'Azincourt, est une étude pour les deux Naïades et le Triton que l'on voit au premier plan, à droite, dans le Lever du soleil, peinture exposée par Boucher au Salon de 1753, reproduite en tapisserie par les Gobelins et aujourd'hui conservée à la Galerie Wallace.
Nous donnons aussi deux « pendants » gravés de la même façon d'après Boucher par Louis-Marin Bonnet. Cet artiste prétendit aussi avoir inventé le procédé de gravure en manière de crayon; mais les premiers essais de François (1740) sont antérieurs à la naissance de Bonnet (1743), à qui l'on doit, par contre, la gravure en manière de pastel, dérivée de la manière de crayon.
Le même François avait trouvé un procédé de gravure au lavis; dont le Projet de plafond, d'après Boucher, est un spécimen, on peut dire, accompli, offrant en outre l'intérêt d'être daté par une inscription de l'artiste : Mars 1758, soit dix ans avant que J.-B. Le Prince, à son retour de Russie, inventât un procédé analogue.

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AUBERT Michel
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BLOT  Maurice
BOISSIEU Jean-Jacques
BONNET Louis Marin
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BOUCHER François
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CAYLUS  (Le Comte De)
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CHEREAU François
CHEREAU  Jacques
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COCHIN  Charles Nicolas (Le Père)
COPIA Jacques Louis
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CREPY  Louis
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DARCIS  Louis
DAUDET  Robert
DAULLE Jean
DEBUCOURT  Philibert Louis
DEMARTEAU  Gilles
DENON (Le baron vivant)
DEQUEVAUVILLER  François

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DESPLACES  Louis Philippe
DREVET  Claude
DREVET  Pierre
DREVET  Pierre Imbert
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DUNKER Balthazar Antoine
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