BALECHOU  Jean-Joseph
(1719-1764)


Né à Arles, mort à Avignon. Cet artiste fut d'abord l'élève d'un graveur de cachets à Avignon, puis celui de B. Lépicié à Paris. Après quelques travaux de débutant, il se créa, par la merveilleuse virtuosité de son burin, une renommée qui dépassa bientôt les frontières. La cour de Saxe lui confia la reproduction des portraits des souverains destinés à figurer en tête de la «Galerie de Dresde». L'une de ces estampes fut l'occasion d'un procès intenté par l'agent d'Auguste III à Paris. Baléchou eut gain de cause, mais froissé, il se retira à Arles, puis à Avignon (alors ville papale). Cet exil volontaire ne nuisit ni à son talent, ni à sa réputation d'artiste. Vernet le chargea de graver ses plus beaux tableaux et Diderot., au Salon de 1765, s'écriait : «Il n'est qu'un Baléchou au monde».


Auguste III, roi de Pologne.

Auguste III, roi de Pologne, électeur de Saxe...
Peint par Hyacinthe Rigaud... Gravé par J. J. Baléchou... 1750
H. 0,690 x L. 0,500.

L'original, aujourd'hui à Dresde, fut peint par Rigaud en 1715, pendant le séjour à Paris du prince héritier de Saxe qui devait régner sur la Pologne de 1733 à 1763.
La gravure était destinée à servir de frontispice au grand recueil intitulé La Galerie de Dresde.
Baléchou travailla à ce portrait de 1747 à 1750. Cette planche, qui fit sa gloire, fit aussi son malheur. Il fut accusé, par le fondé de pouvoir du roi de Pologne, d'avoir gardé plus d'épreuves que le nombre convenu. C'était une calomnie. Elle ne nuisit en rien à la renommée du graveur, mais elle discrédita l'homme pour plus de cent cinquante ans. Ce n'est qu'en 1913 qu'un érudit, M. Jules Belleudy, établit, pièces en mains, le mal fondé de l'accusation et prouva que le prétendu exil à Avignon n'avait été que le retour au pays natal d'un artiste susceptible et profondément froissé.


  Tempête.

Dédié à Monseigneur Michel-Ferdinand d'Albert...
duc' de Chaulnes... 

Vernet pinxit.   J.-J. Balechou sculpt. (1757).
H. 0,440 x L. 0,555.   
Épreuve de 2e état avec la faute :
« corn. pagine » pour « compagnie ».

Le tableau de Vernet appartenait à un amateur de Marseille, le négociant D. Poulharies.
Il avait été exposé au Salon de 1755. Le Mercure du mois de novembre suivant en parla et dit: « Le dessin de l'auteur est digne de Poussin. Le spectateur est effrayé à la vue de la tempête et du naufrage. .. Les figures paraissent être de la main de Salvator Rose. »
Le Mercure de juin 1757 signala l'estampe et la commenta par cet extrait d'une lettre de Vernet à Baléchou :
« Monsieur, cette estampe a rempli mon attente... Comme je vous dis lorsque vous m'envoyâtes les premières épreuves, ce que je désirais; je vous dirai avec la même sincérité que je suis actuellement content au delà de mes désirs... Je suis présentement impatient que cette estampe soit répandue dans le monde pour votre gloire et la mienne. »

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