AVELINE   Pierre Alexandre


On est mal fixé sur la date de naissance de cet artiste: on a proposé 1697, 1702 et 1710. Comme l'acte de mariage de Pierre-Alexandre Aveline, en 1742, le dit âgé de 40 ans, ce serait à la date de 1702 qu'il faudrait s'en tenir. On sait aussi qu'il appartenait à une famille de peintres et de graveurs.
Élève de J. B. de Poilly, dit-on, et agréé à l'Académie le 31 décembre 1737, il devait graver comme morceau de réception les portraits de Galloche et de J. F. de Troy; mais, après avoir fait attendre l'Académie pendant quelques années, il écrivit à la Compagnie «que la situation de ses affaires ne lui permet toit pas de finir ses portraits de réception». A la suite de quoi, il fut déclaré déchu de son agrément le 27 janvier 1742, avec défense de prendre à l'avenir le titre de graveur du Roi. Agréé de nouveau, le 28 juillet 1753, il mourut en 1760 sans être devenu académicien.
On lui doit des portraits, des illustrations (en particulier d'après Oudry, pour les Fables de La Fontaine, éd. de 1755), et de grandes pièces d'après Boucher, Natoire, et surtout d'après Watteau, dont l'un des chefs-d'oeuvre, l'Enseigne, lui a fourni l'occasion de produire sa planche maîtresse, une des estampes les plus remarquables du XVIIIe siècle autant par ses dimensions que par ses qualités d'exécution. Diane au bain, les Charmes de la vie, Récréation italienne, des petites pièces comme la Rêveuse, l'Amante inquiète, enfin diverses arabesques, toutes ces oeuvres du même Watteau, ont également servi à souhait son talent de coloriste. Il compte parmi les meilleurs interprètes du peintre des «fêtes galantes».
Il «jouirait d'une plus grande réputation, écrit de lui Lévesque dans le Dictionnaire des arts de Watelet, s'il n'avait pas consacré une grande partie de sa vie à ne graver que des croquis»; et cet auteur le loue de ses estampes d'après Berghem et C. Vischer, mais n'a pas un mot pour ses oeuvres d'après Watteau.


  L'Enseigne.
Gravé par Pierre Aveline.
H. 0,519 x L. 0,837.
E. Dacier et A.Vuaflart, n° 115.

La gravure de l'Enseigne, annoncée au Mercure de France en mars et en juillet 1732 comme devant paraître prochainement, fut mise en vente au mois de novembre de la même année. C'est le chef-d’œuvre d'Aveline et l'une des planches les plus importantes de l'époque, tant par ses qualités que par ses dimensions (0,519 x 0,837). Elle a été exécutée d'après une copie de l'œuvre originale, légèrement modifiée et réduite aux dimensions de la gravure, copie due à Pater et aujourd'hui dans la collection Edgar Stern.
La peinture originale, faite par Watteau pour servir d'enseigne à la boutique de son ami Gersaint, marchand de tableaux sur le pont Notre-Dame, est postérieure au voyage du maître à Londres; on lui donne pour date la période comprise entre la mi-septembre et la fin de décembre 1720. Passée de chez Gersaint chez Claude Glucq, conseillé au Parlement, et de celui-ci chez son cousin Jean de Jullienne, l'ami de Watteau, acquise par le roi de Prusse Frédéric II entre 1744 et 1756, l'Enseigne est aujourd'hui à Berlin. Elle a été coupée en deux morceaux dès le XVIIIe siècle.
La gravure d'Aveline est digne de la beauté de ce précieux tableau, dans lequel Watteau, peu de mois avant de mourir, se révélait sous le jour nouveau d'un magistral peintre de mœurs. Elle nous rend, dans toute leur amusante et vivante diversité, les attitudes et les costumes des personnages qui animent cette boutique aux murs tapissés d'œuvres d'art, tous les détails pris sur le vif d'une scène entièrement recomposée et librement interprétée par le peintre.
Cette estampe fut mise en vente au mois de juillet 1732 (Mercure) ; Laurent Cars, dont elle est une des plus belles pièces, était alors âgé de 33 ans.
La peinture appartenait à Jullienne, qui la garda jusqu'à sa mort (1766). Elle est aujourd'hui à la Galerie nationale d'Écosse, à Édimbourg.
On s'est demandé si Watteau ne s'était pas inspiré, pour cette composition, du célèbre ballet de Danchet, musique de Campra, les Fêtes vénitiennes, représenté pour la première fois à l'Opéra le 17 juin 1710 et souvent repris par la suite. Il se peut; mais, s'il en est ainsi, la réminiscence est fort lointaine et à peine perceptible. Il ne faut pas oublier, du reste, que la plupart des tableaux de Watteau n'eurent pas de titres à l'origine: c'est seulement après la mort du maître, quand ces tableaux furent gravés, que l'on se préoccupa de leur trouver des titres pour pouvoir désigner commodément les estampes. Ces titres sont d'ordinaire fort imprécis; dans le cas contraire, comme pour Fêtes vénitiennes, pour les Champs-Élysées, par exemple, on ne saurait accepter sans réserve les indications qu'ils paraissent fournir.

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