AUDRAN Jean  Benoît II
(1698-1772)

Né à Paris le 17 février 1698, Benoît II Audran était le fils du graveur lyonnais Jean Audran  dont il reçut les leçons. Beaucoup plus moderne que son père et que son oncle Benoît Ier, dans sa technique aux tailles entremêlées de petits points et de traits courts, il se distingue d'eux également par un grand emploi de l'eau-forte ; plusieurs de ses «préparations» nous sont parvenues et attestent l'habileté avec laquelle il maniait ce procédé. Il a remarquablement compris et interprété Watteau, gravant quantité de ses dessins, dans le recueil des Figures de différents caractères, et un bon nombre de ses peintures, en particulier des pièces de petit format comme le Docteur, la Finette, Bon voyage, la Marmotte, la Fileuse, la Sultane, etc.; parmi les estampes de plus grandes dimensions, on citera l'Amour désarmé, la Surprise, les Amusements champêtres, Retour de chasse, etc. Il a aussi gravé Lancret, Pater, Eisen, et donné quelques frontispices et vignettes. Il mourut le 8 janvier 1772, sans avoir brigué les honneurs académiques.

 Frère Biaise.

Frère Blaise, Feuillian.
De Troy pinx.   B. Au.f. sc.
H. 0,493 x L. 0,337.
1er état.   E. Dacier et A.
Vuaflart, n° 117.

Malgré l'attribution, par la lettre même de la planche, de la peinture à. F. de Troy, cette gravure a toujours été classée dans l'œuvre de Watteau, probablement parce que, entre la peinture et l'estampe, fut interposé un dessin de Watteau.
Frère BIaise était Suisse. Il s'appelait Bicillaire. Il entra aux Feuillants en 1672 et en resta le portier jusqu'à sa mort (1719).


 Figures de différents caractères.

 Sept planches gravées par Jean Audran, François Boucher, Benoît II Audran, Laurent Cars, Bernard Lépicié.
H. et L. respectives: 0,227 x 0,167; 0,224 x 0,159; 0,294 x 0,191; 0,206 x 0,318; 0,306 x 0,232; 0,170 x 0,122; 0,178 x 0,126.
E. de Goncourt, nos 526, 527, 719,425, 528, 499 et 500.

On connaît le procédé de composition habituel à Watteau. Au contraire de la généralité des peintres qui, partant d'un fait concret, d'une idée raisonnée, jettent sur le papier une esquisse d'ensemble et conduisent l'œuvre à bonne fin en reprenant chacune de ses parties, Watteau dessine sans objet défini, sans idée préconçue. Il accumule d'innombrables croquis, toujours pris sur le vif, des ensembles et des détails, des mouvements et des attitudes, des morceaux de paysages, etc., et quand il veut faire un tableau, il consulte ces feuilles d'études, qu'il appelait si justement ses « pensées », comme « un dictionnaire de nature composé à son seul usage » (L. de Fourcaud). Alors, une impression qui l'a traversé, un rêve que son imagination a bercé un instant, se dégagent et prennent vie; il choisit, dit Caylus, les figures qui lui conviennent le mieux pour le moment et il en forme des groupes, « le plus souvent en conséquence d'un fonds de paysage qu'il a conçu ou préparé ».
Ainsi, même s'ils n'étaient pas de parfaites œuvres d'art, ces dessins de Watteau, à la fois évocateurs et documentaires pour le peintre, nous seraient déjà doublement précieux. Or, le souvenir d'un bon nombre d'entre eux, en partie perdus aujourd'hui nous a été conservé grâce aux Figures de différents caractères.
Peu de temps après la mort de Watteau (18 juillet 1721), son ami Jean de Jullienne, ayant formé le dessein de faire graver son œuvre, commença par donner à reproduire des études d'après nature, sans doute celles qu'il avait reçues en legs de Watteau mourant. Il fit paraître, en novembre 1726 et en février 1728, deux volumes in-folio, contenant 351 planches, précédées d'un avertissement et d'une notice biographique. Ces deux volumes, intitulés Figures de différents caractères, de paysages et d'études dessinées d'après nature, forment les tomes l et II de ce qu'on appelle le Recueil Jullienne, ouvrage dont les tomes III et IV sont constitués par deux autres grands in-folio, reproduisant des peintures et des dessins (surtout des dessins d'ornement) du même Watteau, et distribués en 1735.
Les planches des Figures de différents caractères sont des eaux-fortes; la gravure en facsimilé, dite « en manière de crayon » ne sera mise au point que dans la seconde moitié du siècle, et, en son absence, le trait d'eau-forte était le procédé direct, expéditif et synthé- tique le plus convenable à la traduction de ces dessins.
Pour représenter les Figures de différents caractères, sept planches de sujets variés, dues à cinq auteurs différents par l'âge, la formation et le talent, afin de mieux montrer à quel point les collaborateurs de ce rare et précieux recueil ont su faire passer dans leurs gravures tout « le feu et l'esprit » des originaux, comme le dit Jullienne lui-même dans son avertissement.
Deux des figures , œuvres de Jean Audran, représentent le plus ancien par l'âge des collaborateurs de l'ouvrage: ce sont celles d'un Mezzetin de profil, assis, une jambe étendue, et d'une femme de profil, assise sur une chaise .
De F. Boucher, qui a gravé près de la moitié de ces planches, on peut voir, d'une part une scène champêtre, un berger agenouillé près de sa bergère, dans un décor bocager , dont il se souviendra plus tard, et une étude d'homme couché, qui est un des personnages de l'Ile enchantée.
Une grande étude de femme, vue en buste, assise dans un fauteuil, un profil d'homme en fraise, coiffé d'un bonnet et un profil de femme portant un bonnet de linge sont des échantillons caractéristiques de la manière de Benoit II Audran, de Laurent Cars et de Bernard Lépicié.

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ALIAMET  Jacques
ALIX Pierre Michel
AUBERT Michel
AUDRAN  Benoît II
AUDRAN  Jean
AVELINE  Pierre Alexandre
AVRIL Jean-Jacques
BALECHOU Jean-Joseph
BAQUOY  Jean Charles
BEAUVARLET  Jacques Firmin
BERVIC Jean Guillaume
BLOT  Maurice
BOISSIEU Jean-Jacques
BONNET Louis Marin
BONNEVILLE  François (De)
BOUCHER François
CARMONTELLE  Louis Garrogis (De)
CARS  Laurent
CATHELIN  Louis Jean-Jacques
CAYLUS  (Le Comte De)
CAZENAVE
CHAPONNIER Alexandre
CHAPONNIER François Philippe
CHEREAU François
CHEREAU  Jacques
CHOFFARD  Pierre Philippe
CHRÉTIEN  Gilles Louis
COCHIN  Charles Nicolas (Le Fils)
COCHIN  Charles Nicolas (Le Père)
COPIA Jacques Louis
COURTOIS  Pierre François
CREPY  Louis
DAGOTY  Jean-Baptiste André Gauthier
DARCIS  Louis
DAUDET  Robert
DAULLE Jean
DEBUCOURT  Philibert Louis
DEMARTEAU  Gilles
DENON (Le baron vivant)
DEQUEVAUVILLER  François

DESCOURTIS  Charles Melchior
DESPLACES  Louis Philippe
DREVET  Claude
DREVET  Pierre
DREVET  Pierre Imbert
DUCLOS  Antoine Jean
DUNKER Balthazar Antoine
DURET Pierre Jean
FESSARD Etienne
FICQUET  Étienne
FIESINGER  Jean Gabriel
FILLOEUL Pierre
FLIPART Jean Jacques
FRANÇOIS  Jean Charles
GAILLARD  René
GAUCHER  Charles Étienne
GILLOT  Claude
GRATELOUP Jean Baptiste (De)
GUYOT  Laurent
HELMAN Isidore Stanislas
HUQUIER Gabriel
INGOUF  François Robert (Le Jeune)
JACOB Louis
JANINET Jean François
JOULLAIN François
LA LIVE DE JULLY Ange Laurent (De)
LARMESSIN  (Nicolas III, De)
LAUNAY  Nicolas Delaunay, ou (De)
LE BAS  Jacques Philippe
LE BEAU  Pierre Adrien
LE BLON  Jean Christophe
LE CHAMPION I. A.
LE COEUR  Louis
LE MIRE  Noël
LE PRINCE  Jean Batiste
LE VASSEUR  Jean Charles
LE VEAU  Jean Jacques André
LEGOUAZ Yves Marie
LEMPEREUR  Louis Simon
LÉPICIÉ  Bernard

LIÉNARD  Jean Baptiste
LIGNEE  Charles Louis
LIOTARD  Jean-Michel
LONGUEIL  Joseph (De)
MALBESTE  Georges
MALEUVRE  Jean Pierre
MARCENAY  (De GHUY Antoine De)
MARTIN ( Le Fils)  Jean Baptiste II
MARTINI  Pierre Antoine
MASSARD  Jean
MOREAU  Jean Michel (Le Jeune)
MOYREAU  Jean
NÉE  François Denis
OUDRY  Jean Baptiste
PATAS  Jean Baptiste
PONCE  Nicolas
PRÉVOST  Benoît Louis
QUENEDEY  Edme
RAVENET  Simon François (Le Père)
REGNAULT  Nicolas-François
RIGAUD  Jacques
ROMANET  Antoine Louis
SAINT-AUBIN  Augustin (De)
SAINT AUGUSTIN  Gabriel (de)
SAINT-NON  Jean Claude Richard, Abbé (De)
SARRABAT  Isaac
SAUGRAIN  M.elle Élise
SAVART  Pierre
SCOTIN  Gérard-Jean-Baptiste II
SERGENT  Antoine François
SIMONET  Jean-Baptiste
SURUGUE  Louis (Le Père)
TARDIEU  Nicolas Henri
TARDIEU  Pierre Alexandre
THOMASSIN Henri Simon
VOYEZ  Nicolas Le Jeune
VOYSARD  Étienne Claude
WATELET  Claude Henri
WEISBRODT  Charles
WILLE  Jean Georges